La photo numérique haut de gamme ne connaît pas (encore) la crise

L’année 2009 promet une sacrée concurrence dans la photo numérique. Du moins sur le secteur convoité des appareils reflex pour les experts et les professionnels. Nikon a commencé à livrer le nouveau fer de lance de sa gamme. Le D3x vient combler un trou face à l’EOS 1Ds Mk3 de Canon. De quoi faire un trou aussi dans le budget: pas moins de 7500 euros, et sans objectif, bien sûr.

Si la bagarre que se livrent les deux géants de la photo sur le très haut de gamme ne concerne qu’une poignée de photographes professionnels et fortunés, elle dessine ce que seront les futurs appareils abordables pour le grand public. Avec le D3x, les photographes de studio et/ou travaillant pour la publicité auront près de 25 millions de pixels pour leurs images. Le capteur du D3X affiche un format de 24 millimètres de haut pour 35,9 millimètres de large. Un vrai fullframe qui permet d’utiliser les objectifs à leur focale d’origine. Outre un construction solide (alliage de magnésium) qui lui confère un poids lourd de 1220 grammes (sans batteries), l’appareil a reçu le meilleur des composants de Nikon. Autofocus et mesure de lumière hérités du D3. L’appareil peut prendre jusque cinq images par seconde en rafale, ou 7 im/s en réduisant le format des images à 16×24 mm. L’électronique a été revue, pour gérer un flux de données impressionnant: une image plein format pèse pas moins de 50 mégaoctets en format natif (RAW 14-bit)… Il en faudra des cartes-mémoire et des ordinateurs puissants!

Concessions. Bien évidemment, la définition record oblige à revoir certaines caractéristiques à la baisse, notamment en matière de sensibilité. Car plus il y a de pixels enregistrés sur un capteur de même taille, et plus ceux-ci sont petits et sujets au bruit de fond en basse lumière. Alors que le D3 de Nikon (12 millions de pixels) affiche une sensibilité de 200 à 6400 ISO (extensible de 100 ISO à 25600 ISO), le D3x se contente d’une gamme de sensibilité comprise entre 100 et 1600 ISO (extensible à 50-6400 ISO). Il en est de même pour la vitesse, puisque le D3 peut grimper à 9 images par seconde en plein format, une vitesse appréciée par les photographes sportifs.

De fait, l’imageur du D3X n’est pas très différent de celui de l’Alpha 900 de Sony, un appareil vendu 4700 euros moins cher… Et pour cause, le capteur du D3x est une version dérivée —à la demande de Nikon— du capteur plein format de Sony.

Vidéo Haute-définition. La diffusion des technologies de pointe dans les autres gammes des constructeurs est bien réelle. En 2008, trois appareils « experts » ont adopté des capteurs plein format (1). Sur le plan de la définition, Nikon est en retrait, avec les 12 millions de pixels de son D700. Mais ce dernier bénéficie, pour 2500 euros, de la spectaculaire sensibilité (jusque 25600 ISO) héritée du D3, et d’une vitesse qui peut grimper à 8 images par seconde, moyennant l’ajout d’une poignée et de batteries adhoc. Chez Canon, on mise sur le tout récent 5D Mk2, hérité du 5D —un best-seller qui avait séduit notamment par la qualité de ses images en faible lumière–, qui affiche 21 millions de pixels (2700 euros) et un impressionnant mode vidéo HD. Gageons que de nombreux professionnels de l’image équipés en optiques Canon s’en contenteront… Reste l’Alpha 900 de Sony qui, en dépit de sa définition record, n’a pas franchement séduit en raison d’images jugées bruitées au delà de 400 ISO, et d’une gamme d’objectifs jugée insuffisante. Arrivé plus récemment sur le marché des reflex numériques après avoir racheté Minolta, Sony reste un outsider dans un secteur dominé par Nikon et Canon.

Difficile de prévoir la direction prise par les constructeurs en 2009. Mais la vidéo en haute définition devrait se généraliser au fur et à mesure du renouvellement des gammes. Tout comme les capteurs plein format. Mais les appareils à petit capteur ne devraient pas disparaître pour autant: contrairement aux « vrais » 24×36, ils permettent d’utiliser des objectifs bon marché tout en offrant des images de qualité, bien meilleure que celle des compacts. Et sans ruiner les consommateurs, puisqu’on trouve des appareils équipés d’un zoom dès cinq cents euros. Sur ce segment, la bataille est âpre: outre Nikon, Canon et Sony, figurent aussi des fabricants comme Pentax, Olympus et Panasonic.

(1) Canon avait pris une longueur d’avance avec son EOS 5D sorti dès la fin de 2005.

Le caméscope accède à l’optique interchangeable

Le NEX-VG10 accepte autant d’objectifs qu’un appareil photo reflex

Jusqu’à présent, les caméras vidéo à objectif interchangeable appartenaient au matériel haut de gamme destiné aux pros. Ce n’est plus le cas avec le nouveau Handycam NEX-VG10 de Sony. L’idée ? Pousser plus loin encore la synergie évidente entre appareils photo et caméscopes en dotant les seconds des attributs des premiers. C’est ainsi que le NEX-VG10 est doté du même capteur Exmor de 14,2 Mégapixels que les tous récents compacts NEX. Un capteur que Sony présente comme presque 20 fois plus grand que les capteurs HD pour caméscopes standard. Ce capteur offre du coup une versatilité optique suffisante pour faire du NEX-VG10 un honnête appareil photo et, surtout, y coupler les trois objectifs de la gamme E (grand angle 16 mm, focale moyenne 18-55mm, zoom 18-200 mm), plus, en ajoutant une bague en option, toute une gamme d’objectifs destinés aux reflex de la gamme Alpha. De quoi accéder à des possibilités artistiques encore jamais vues sur un engin grand public, annoncé aux alentours de 2000 euros. Commercialisation prévue en septembre.

La musique diffusée à 360°

Une véritable fontaine de sons et de musique : c’est ce qu’a voulu Sony avec cette enceinte. La NSA-PF1 Sountina répartit en effet les ondes sonores de manière homogène dans la pièce, horizontalement comme verticalement. A cet effet, le mince tube de verre organique illuminé en son centre d’un faisceau aux couleurs changeantes vibre comme un haut-parleur. C’est lui qui diffuse les hautes fréquences à 360°, une fois l’enceinte branchée sur un lecteur Blu-Ray, une platine de salon, ou un lecteur de CD. Selon le constructeur, lorsqu’on s’en éloigne, l’intensité du son diminue deux fois moins vite qu’avec une enceinte stéréo! Les basses et les médiums sont émis par des haut-parleurs de 7 et 13 cm, dotés d’une amplification interne active. Ils sont situés à la base de cette tour de 1,85 m. La NSA-PF1 Sountina couvre une gamme de fréquence allant de 50 Hz à 20 kHz. Elle dispose d’entrées audio coaxiales, optiques et stéréo analogiques et est livrée avec une télécommande. Sa puissance est tenue secrète, mais une chose est sûre : vu le prix, mieux vaut ne pas la bousculer… Prix : env. 10 000 €. 
Rens. : www.sony.fr

Les drones se mettent au parachutage

L’hélicoptère sans pilote K-Max conçu par la société américaine Kaman a procédé fin avril à onze parachutage de colis sur la base de Bloomfield (Connecticut). L’appareil est équipé d’un carrousel tournant portant 4 charges totalisant 2 700 kg, larguées entre 100 et 130 m du sol. Cette première vise à démontrer qu’il est possible de ravitailler des troupes au sol, par tous les temps et même de nuit, tout en éliminant les risques encourus par un équipage d’hélicoptère classique puisque K-Max est un drone. Le parachutage, même en vol stationnaire, est moins risqué que le dépôt d’une charge au sol à l’aide d’une élingue, d’autant que l’altitude aurait pu être considérablement augmentée : le K-Max peut en effet grimper à plus de 4 000 m, hors de portée des armes légères. Quant à la précision du parachutage, elle peut être maintenue en utilisant des parachutes dirigés par GPS. Les essais, jugés satisfaisants, ont été menés à la fois en vue directe et par une procédure de commande au-delà de l’horizon, par satellite interposés

Un drone solaire tient 14 jours (et nuits) en l’air

14 jours et 21 minutes ! Telle est le nouveau record du vol le plus long réussi sur la base militaire américaine de Yuma (Arizona) du 9 au 23 juillet par un appareil solaire, le drone Zephyr, construit par la société britannique Qinetiq. Le record, qui reste à homologuer par la Fédération Aéronautique Internationale (FAI), est également établi pour la plus longue durée d’un vol non piloté. Le précédent record, établi en 2008 par le même engin, était de 82 heures (3 jours, 10 heures). Pour accomplir ce vol historique, le Zephyr emploie la même technique que le Solar Impulse, tenant du titre depuis le 8 juillet pour les appareils pilotés : les batteries sont chargées dans la journée par le soleil, tandis que l’avion monte en altitude, à plus de 20 000 m. L’énergie ainsi accumulée est convertie la nuit en planant puis en volant à l’aide des moteurs électriques. Cette méthode permettrait en principe de tenir dans le ciel indéfiniment, ce qui est évidemment le but recherché : un drone pourrait ainsi remplir le rôle d’un satellite, mais à un coût bien moindre et avec une plus grande souplesse d’utilisation (les satellites d’observation, en orbite basse, ne peuvent se maintenir au-dessus d’une zone). A noter que Zephyr est radicalement différent de Solar Impulse. Construit essentiellement en fibre de carbone, autonome, le drone ne pèse que 50 kilos pour 22,5 m d’envergure, contre 1,6 t et 64 m à l’appareil suisse, qui est piloté. Zephyr est par ailleurs un appareil destiné à un usage militaire (la surveillance permanente du champ de bataille) tandis que Solar Impulse est un projet purement sportif. Mais la coïncidence des deux records n’est évidemment pas fortuite !

Une simple vitre devient enceinte hifi

La base de l’enceinte produit le son en faisant vibrer la lame de verre

Invisibles, pas tout à fait, mais spectaculaires, c’est certain : les enceintes sonores inventées par la société américaine Greensound Technology se composent tout simplement d’une lame de verre. C’est la vibration de la vitre, générée par un générateur de son placé dans la base de l’enceinte, qui produit le son. La découpe du verre ne répond pas seulement aux exigences du design : chaque zone de la lame est chargée d’émettre dans une fréquence particulière, comme les différents haut-parleurs d’une enceinte classique. Ainsi, la zone recourbée gère les aigus, les basses étant produits près de la base. La limite de la technologie réside dans l’encombrement : avec 124,5 cm de haut et 36 kg pour 25 W, l’enceinte Floe (ci-dessus) ne passe pas tout à fait inaperçue dans le salon, même en version sans fil. La gamme est déclinée en plusieurs modèles et comprend même des caissons dédiés aux basses fréquences. Greensound va commercialiser ses produits incessamment aux Etats-Unis, mais n’a pas encore communiqué ses tarifs.

Un composant recycle la chaleur des systèmes électroniques

 

On dirait un chewing-gum trop cuit, mais il s’agit peut-être d’une vraie révolution : un composant capable de récupérer et recycler l’énergie dépensée par les systèmes électroniques. Conçu par l’équipe de Long Que, chercheur en ingénierie électrique de la Louisiana Tech University (Ruston, Etat de Louisiane), le dispositif se compose d’un levier en matériau piézoélectrique (c’est-à-dire capable de convertir une tension mécanique en tension électrique ; PZT sur la figure ci-contre) recouvert d’un film de nanotubes de carbone (CNF dans le schéma). L’absorption de chaleur par le film force le levier à se tordre cycliquement… et à émettre ainsi du courant. Lequel est récupéré par des électrodes de nickel puis réinvesti dans le dispositif électronique émetteur de chaleur. Et ainsi de suite… De quoi violer les principes de la thermodynamique, qui interdisent en pratique les cycles perpétuels ? Long Que n’y prétend certes pas. Mais il offre au moins de quoi limiter la consommation d’énergie, prolongeant ainsi l’autonomie. Mieux : le capteur piézo peut également capter et convertir la lumière. Il extrait du coup de l’énergie de l’environnement. Assez, estime le chercheur, pour rendre totalement autonomes de petits systèmes électroniques : microcapteurs, dispositifs biomédicaux, microrelais de télécoms… A suivre avec beaucoup d’attention.

L’écran qui perd ses bords

Une dalle de verre uniforme, moins de 3 cm d’épaisseur… Difficile de faire plus sobre que le nouveau téléviseur « borderless » (« sans bords ») SL9000 du fabricant coréen LG. Son design unique, l’écran le doit au remplacement des techniques de découpe du verre de la dalle par un procédé de moulage par injection de verre sous pression. Mais les haut-parleurs ? Ultraplats, ils sont désormais placés non plus sur les bords de l’écran, mais en dessous. Attention toutefois, si l’écran a perdu ses bords, l’image affichée, elle, reste entourée d’une marge d’environ 2 cm (mais LG travaille apparemment à leur suppression). En attendant que la promesse soit totalement tenue, LG met en avant les performances de contraste (3 000 000:1) et d’économies d’énergie offertes par le rétroéclairage par LED : selon le constructeur, le SL9000 consommerait jusqu’à 80 % de moins qu’un écran LCD de même format. La gamme est déclinée en deux formats (42 et 47 pouces, soit respectivement 106,7 et 119,4 cm), en résolution maximale HD TV (1920 x 1080). A noter encore une connectique musclée, avec 4 prises HDMI et la possibilité de brancher des périphériques sans fil BlueTooth.

Prix : 1500 euros env. (42 pouces), 1900 euros env. (47 pouces)

Le livre électronique se fait ordinateur mobile

Photo Toshiba

 

 

 

 

 

Deux écrans tactiles ouverts comme un livre, ou comme un mini-laptop : c’est le Libretto W100, nouveau concept d’ordinateur de poche conçu par Toshiba. L’idée est très simple mais il fallait y penser : les écrans, d’une diagonale de 7 pouces (17,8 cm), s’ouvrent pour former un écran 10 pouces (25,4 cm) quand l’appareil est tenu à la verticale comme un livre. S’il est posé sur une table comme un ordinateur, l’écran du bas affiche alors un clavier virtuel, en version complète 108 touches, ou « allégée » façon téléphone. Le W100 offre donc un (relatif…) confort de frappe en dépit de son format compact (700 g, 20,2 cm x 12,3 cm pour 3 cm d’épaisseur). Un processeur Intel Pentium U5400 à 1,2 GHz, 2 Go de mémoire vive et 62 Go de mémoire de stockage se chargent d’animer le tout. Le W100 affiche cependant le défaut de ses qualités : deux écrans consomment deux fois plus qu’un seul et l’autonomie standard de fonctionnement n’est que de 2 ou 4 heures, selon le pack de batteries choisi. Le Libretto W100 devrait sortir au Japon fin août 2010, son prix n’a pas encore été communiqué.

Le téléphone mobile devient clé d’hôtel

 

 

 

 

Plus de clé, ni de contact : approcher le GSM suffit.

Plus besoin de faire la queue à la réception, plus besoin de s’inquiéter quand on arrive trop tard à l’hôtel : il suffit d’un téléphone mobile pour s’enregistrer, régler la note… et même ouvrir la porte de la chambre. Il suffit pour cela d’approcher simplement l’appareil de la serrure électronique, et le tour est joué. Tel est tout l’intérêt de l’application testée depuis le 1er novembre par l’opérateur de télécoms fino-suédois TeliaSonera à l’hôtel Clarion de Stockholm. Seule exigence : le téléphone doit intégrer la technologies NFC (Near Field Communication), qui permet l’échange de données à faible distance (10 cm) et est utilisée en particulier pour la lecture des cartes de transport sans contact. Pratique ? Sans aucun doute. Mais à condition de disposer d’un mobile alimenté, de ne pas l’oublier sur la table de nuit… et de ne rien avoir à cacher sur ses horaires.